the ecology behind the screen

  • Quel numérique voulons-nous ?

    C’est une question que je n’ai jamais entendu vis-à-vis des évolutions technologiques. Le monde s’est réveillé un matin avec Chat GPT mis à la disposition du grand public. Les nouveaux IPhones permettent un déverrouillage à partir de données biométriques. Microsoft met fin au support de Windows 10.

    Les avancées technologiques ne sont pas le résultat de décisions collectives conscientes. Leur existence est révélée dans le cadre de grande conférences de la tech, l’information est relayée dans les journaux, louée par les testeurs sur les réseaux sociaux en avant-première, puis leur utilité matraquée à coup de publicité.

    Il ne s’agit pas de débats de société, de mise en balance des intérêts en jeu, de mise à disposition des informations sur leur origine, leur cadre de production, leur coût pour l’environnement ou les personnes qui ont participé à leur construction. Les coulisses de la production sont invisibilisées.

    Dans la ligné de la Société du spectacle de Guy Debord, notre agentivité sur ce pan extrêmement prégnant de nos vies est confisquée. La logique régnant à l’air du capitalisme pose que ce sont ceux qui ont de l’argent qui ont le pouvoir de décider de la fabrique du monde.

    Les considérations de justice sociale ou environnementale ne sont pas des notions présentes a priori dans le processus de décision d’une évolution technologique. Elles n’émergent tant bien que mal bien après, une fois la technologie développée et imposée de par le monde.

    Il ne s’agit pas là d’une erreur par omission ou d’un oubli, mais bien d’un mode opératoire bien établi. Comme élaboré par Shoshana Zuboff dans son libre Le Capitalisme de Surveillance, les entreprises de la tech fonctionnent sciemment sur le principe du fait accompli en mettant en place leur technologie en dehors de tout cadre légal, quitte à procéder à des ajustements mineurs par la suite, mais sans revenir sur leur déploiement. Cette stratégie n’est pas sans rappeler un parallèle similaire développé par Naomi Klein dans son essai La Stratégie du Choc, à propos des réformes néo-libérales de l’économie.

    Ce site est né de ce constat dans un monde en pleine mutation, où le futur projeté est plus technologique que jamais.

    Il a pour ambition de sortir de la torpeur de simple spectateur et de reprendre part au façonnement du quotidien et du monde.

    Quels sont les rouages du système technologique qui nous entoure ? Quelles sont les mécaniques à l’œuvre derrière la commodité de la technologie ?

    Quel est l’impact environnemental des technologies numériques ? Leurs promesses de contribuer à la transition écologique et de résoudre la crise climatique ont-elles un fondement ?

    Quel(s) autre(s) futur(s) technologique(s) pouvons-nous façonner en tant que sujet démocratique conscient ?

    Ce sont les prémisses du projet de green mirror.